Quels sont les 4 types d’innovations ?

Conquérir de nouveaux clients, renouveler un produit, générer de nouvelles idées, faire bouger les lignes, etc. Quel que soit l’objectif visé, l’innovation joue un rôle déterminant dans le développement et l’avenir des entreprises. On définit aujourd’hui 4 types d’innovations : l’innovation incrémentale, l’innovation adjacente, l’innovation de rupture et l’innovation radicale. En réalité, il existe une large palette d’innovations possibles, toutes définies dans le manuel d’Oslo, qui est devenu la référence dans le domaine de l’innovation. Découvrez comment l’innovation est devenue un enjeu capital pour le pilotage des processus et développer la compétitivité des entreprises.

Qu’est-ce que l’innovation ?

L’innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service) ou d’un nouveau procédé ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise. Cette définition comprend une large palette d’innovations possibles. L’innovation est la recherche d’améliorations de l’existant, par opposition avec l’invention, qui vise à créer quelque chose de nouveau.

Le Manuel d’Oslo, élaboré par l’OCDE, est la principale source internationale qui définit les principes directeurs en matière de collecte et d’utilisation d’informations sur les activités d’innovation dans l’industrie.

Le Manuel d’Oslo définit l’innovation dans 4 domaines différents : les innovations de produit, les innovations de procédé, les innovations de commercialisation (ou marketing) et les innovations d’organisation.


L’innovation de produit

Elle concerne l’innovation d’un bien ou d’un service nouveau, ou amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de son usage. Les innovations de produit font intervenir des connaissances et/ou des technologies nouvelles, ou s’appuient sur de nouvelles utilisations, technologies ou connaissances existant déjà. Le terme « produit » concerne à la fois les biens et les services.

L’innovation de procédé

Elle désigne la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de production ou de distribution. Cette notion implique des changements significatifs dans les techniques, le matériel et/ou les logiciels utilisés pour produire ces biens et services. Elle a pour objectif la diminution des coûts de production ou de distribution, l’amélioration de la qualité et la production et distribution des produits nouveaux, ou sensiblement améliorés.

L’innovation de commercialisation

Elle met en œuvre une nouvelle stratégie de commercialisation depuis la conception d’un produit à sa mise sur le marché (conditionnement, promotion, tarification du produit, etc.). Elle a pour but de mieux satisfaire les besoins des consommateurs, ouvrir de nouveaux marchés ou d’augmenter les ventes grâce à un nouveau positionnement de la firme.

L’innovation d’organisation

L’innovation d’organisation, quant à elle, concerne l’amélioration d’organisation, de gestion, de pilotage d’équipe et des relations extérieures.

Dans quels domaines s’appliquent les 4 types d’innovations ?

Le champ de l’innovation s’étend à l’ensemble des consommateurs, des fournisseurs et des utilisateurs. Elle s’applique bien au-delà des laboratoires de recherche, dans le secteur des services publics, par exemple dans le domaine de l’éducation ou de la santé, les entreprises, les institutions et les organisations à but non lucratif. 


À quoi sert l’innovation ?

Selon le manuel d’Oslo de 2005 : « les innovations peuvent influer considérablement sur les performances des firmes. Elles sont susceptibles d’améliorer la qualité et l’efficience du travail, de favoriser l’échange d’informations et de doter les firmes d’une plus grande capacité d’apprendre et d’utiliser des connaissances et des technologies nouvelles. »

Dans le domaine économique, l’innovation est un facteur pour être plus compétitif et générer de la croissance. Dans le domaine de l’ingénierie, où l’innovation est au cœur du métier, elle doit permettre de trouver des solutions à des problèmes complexes, à toutes les étapes, de la conception à la mise sur le marché.

Plus largement, la stratégie d’innovation permet de lancer un produit ou un service, faire bouger les lignes dans une organisation, explorer et saisir des opportunités de développement, etc.

Chaque innovation implique la mise en œuvre d’une stratégie et un niveau de prise de risque différents, c’est pourquoi on distingue 4 types d’innovations.

L’innovation incrémentale

L’innovation incrémentale est la recherche d’amélioration constante de ce qui existe déjà. C’est la forme d’innovation la plus répandue car le niveau de risque est faible, et les bénéfices intéressants. L’innovation incrémentale n’apporte aucun changement radical, mais apporte une amélioration sensible.


L’innovation adjacente

L’innovation adjacente consiste à transformer un produit ou procédé déjà existant, en l’exportant sur un nouveau marché, à partir d’une nouvelle expertise, technologie ou compétences.

Par exemple, la société Uber créée une application de réservation de taxis à la demande. Le service de transport de ville existait déjà, mais ils estimaient qu’ils ne répondaient pas correctement aux besoins des utilisateurs. Uber a ouvert le service de taxi à une nouvelle clientèle, qui n’avait pas l’habitude de prendre le taxi auparavant.

La combinaison des deux premiers types d’innovation permet de répondre et maintenir une offre liée aux besoins des consommateurs, à faibles risques.


L’innovation radicale

Contrairement aux deux premiers types d’innovations, celui-ci ne répond pas forcément à une demande ou à un besoin des consommateurs. Si beaucoup de start-up échouent, celles qui réussissent connaissent un succès fulgurant et deviennent des leaders dans le secteur. Généralement, les innovateurs radicaux résultent de l’utilisation d’une nouvelle technologie et engendrent de nouveaux usages chez les consommateurs. Cette innovation représente un risque élevé dans la mesure où le produit conçu peut ne pas répondre aux attentes des consommateurs.

Parmi les entreprises qui ont réussi dans l’innovation radicale, on peut citer Facebook, Amazon et Google.

L’innovation de rupture

L’innovation de rupture consiste à lancer un produit ou un service déjà existant, à un coût moindre, afin qu’il soit accessible au plus grand nombre. L’objectif est de se différencier des produits déjà existants, grâce à des paramètres tels que des prix très bas, la simplicité d’utilisation ou le design.

Par exemple, citons l’entreprise suédoise Ikéa, devenue n°1 du mobilier et de la décoration intérieure. En diminuant les coûts de fabrication, en profitant de matériaux à bas coût et en proposant des meubles en kits faciles à assembler à la maison, Ikéa s’est imposé comme le leader de son secteur. La conception des magasins est, elle aussi, avant-gardiste, puisque les clients se voient imposer un parcours, qui les oblige à découvrir l’ensemble des produits mis en situation pour susciter l’achat impulsif. Pour prolonger la durée de la visite et éviter que les clients ne quittent l’établissement, une cafétéria est installée dans chaque magasin après les caisses.

Autre exemple d’innovation de rupture à la française, avec Free qui a propulsé sur le marché une offre mobile ambitieuse avec pour objectif de diminuer par deux la facture des forfaits mobiles des Français. Grâce à l’accord d’itinérance conclu avec Orange, Free a pu bénéficier à moindre coût du meilleur réseau de France : celui d’Orange, et le sien. Cette initiative, inédite en France, a permis à Free de révolutionner le secteur de la téléphonie mobile, en commercialisant des forfaits à des prix cassés, défiants toute concurrence. Par la suite, les autres opérateurs ont été contraints de s’aligner sur le tarif mensuel de Free Mobile.

Pourquoi appliquer l’innovation dans son entreprise ?

Avec les évolutions technologiques et le marché très concurrentiel, la recherche constante d’idées innovantes paraît capitale. Les stratégies d’innovation jouent un rôle déterminant dans le développement et l’avenir des entreprises.

Clayton M. Christensen, dans son livre The innovator’s dilemna, explique la raison pour laquelle certaines entreprises, pourtant leader sur le marché, finissent par s’écrouler quand elles font face à des changements de technologiques initiés par les nouveaux concurrents.

La mise en œuvre d’une stratégie innovante implique de savoir maîtriser la complexité croissante des collectifs humains, tout en prenant en compte les avancées des nouvelles technologies. Cela veut dire être capable d’engager ses équipes, de sortir des sentiers battus, de contourner les règles et les habitudes devenues obsolètes, dans une démarche entrepreneuriale pour mener l’innovation à bien. .