Je me fais harceler sur mon lieu de travail. Que faire ?

Aïe… Vous voilà victime d’actes odieux. Votre lieu de travail s’est transformé en salle de torture… Regards mal placés, paroles inappropriées, gestes odieux… Vous n’en pouvez plus de ces agressions incessantes. Au Canada, 19 % des femmes et 13 % des hommes ont déjà connu pareille situation. Vous n’êtes pas seul et surtout, vous n’avez pas à accepter cela.

Votre collègue autrefois si charmant a fait tomber le masque… Votre manager se sert de vous comme d’un punching-ball… Votre coéquipière ne rate pas une occasion de vous rabaisser… Psychologiquement, vous êtes en proie à une souffrance sans nom. Il est temps de reprendre le contrôle de votre vie.

Quels sont les différents types de harcèlement professionnel ?

La main posée sur les fesses n’est pas l’unique forme d’intrusion dans votre vie privée. Même sans contact physique, il est possible de porter atteinte à votre intégrité. Les spécialistes RH distinguent quatre formes d’envahissement : verbal, visuel, physique et sexuel.

Au bureau

Savoir reconnaître le harcèlement verbal ou visuel


Et dire que la journée avait bien commencé… Impeccablement mise, un dernier coup d’œil à votre présentation PowerPoint vous décroche un sourire. Avant de vous rendre en salle de réunion, vous prenez une seconde pour ajuster votre tailleur pantalon.

Et là, c’est le drame… Marc du département marketing se fait un devoir de vous gratifier de sifflements et d’un regard libidineux. Une fois, cela est extrêmement gênant. Deux fois, c’est inadmissible. Malgré votre gêne apparente et vos nombreuses remarques, il s’entête à conserver la même attitude. Marc ne vous a jamais touché physiquement mais il vous harcèle verbalement et visuellement.

De même, les propos gênants sur votre apparence n’ont pas leur place dans le monde professionnel. Les blagues à caractère sexuel ne sont pas les bienvenues. Et pour rien au monde, vous n’avez à recevoir des contenus de nature érotique ou pornographique.

Le harcèlement physique au bureau


Une main qui se pose avec insistance sur votre épaule… Des effleurements de cuisses ou d’épaules… Un contact non autorisé avec vos zones érogènes… Difficile de ne pas reconnaître le harcèlement physique.

Malheureusement, les femmes en sont les premières victimes. C’est la forme de harcèlement la plus fréquemment dénoncée et celle qui cause le plus de dégâts.

Identifier le harcèlement sexuel


Le harcèlement sexuel ne se limite pas à la promotion canapé. Les rendez-vous professionnels dans les hôtels ou à des heures tardives sont considérés comme tels. Quel est donc ce dossier qui ne peut être transmis qu’en aparté à 22 h dans une chambre ? Vos collaborateurs se doivent de respecter les limites de votre vie privée.

Un autre exemple flagrant est l’excès de cadeaux. Il est gratifiant de voir ses efforts récompensés mais la frontière entre remerciement et harcèlement ne doit pas être franchie. Les sous-vêtements, parfums et bijoux ne sont pas des présents adaptés au cadre professionnel.

Comment prouver que vous êtes victime de harcèlement ?


Pour que votre plainte trouve écho, vous devez collecter des preuves irréfutables. Si votre manager prend un malin plaisir à vous envoyer des messages obscènes, faire une capture d écran est un moyen simple de le mettre en porte-faux.

Sauvegardez toutes vos communications même si elles sont loin d’être plaisantes. Utilisez votre smartphone pour enregistrer vos discussions et si possible, filmez-le sans qu’il s’en aperçoive.

Dans le cadre de votre activité professionnelle, vous n’êtes pas seul. Tout autour de vous, se trouvent des personnes intègres qui ne demandent qu’à vous aider. Demandez à vos collègues ou à vos collaborateurs de témoigner en votre faveur.

Constituer un dossier solide n’est pas une partie de plaisir. Néanmoins, si vous n’êtes pas capable de prouver vos dires, votre plainte risque d’être rejetée faute d’éléments tangibles.

Harcèlement

À qui s’adresser pour dénoncer le harcèlement ?

Dénoncer le harcèlement est tout sauf évident. Quand le bourreau est un collègue, la honte et la peur de paraître faible peuvent vous empêcher de parler. Dans le cas où votre oppresseur est votre supérieur hiérarchique, la crainte d’être licencié ou mal noté vient se rajouter.

Sachez que votre employeur est responsable de votre bien-être sur votre lieu de travail. Si vous n’êtes pas victime de harcèlement managérial, la première des choses à faire est de rapporter cette situation au chef d’entreprise.

D’autres interlocuteurs sont là pour vous épauler dans cette période trouble. Gardien de votre santé, le médecin du travail peut vous délivrer une attestation médicale et est tenu de dénoncer le harcèlement professionnel.

De même, les membres du comité social et économique ont vocation de protéger les travailleurs de toutes formes de préjudice. Souvent regardés d’un mauvais œil, les inspecteurs du travail vous seront d’une aide précieuse.

Réagissez. Le harcèlement professionnel n’est pas une fatalité.