Airbnb envahit le quartier du Panier à Marseille: menace sur l’habitat local?

Dans le quartier historique de Le Panier, à Marseille, les locations de courte durée comme celles proposées par Airbnb se multiplient et soulèvent la question de leur impact sur le marché immobilier et la vie locale. Les résidents sont de plus en plus exaspérés face à cette situation qui semble aggraver la crise du logement dans un secteur où déjà 10% des habitations sont dédiées à ce type de locations.

Le Panier, épicentre des locations touristiques à Marseille

Le Panier est un quartier emblématique de Marseille, avec ses ruelles escarpées, ses places fleuries et ses façades colorées. Il a gagné en popularité ces dernières années, notamment grâce à la série télévisée française “Plus belle la vie”. Selon la mairie, Marseille compte
12 000 logements référencés sur les plateformes de location de courte durée.

“Notre problème est l’hyper-concentration sur un petit nombre de sites, dont Le Panier”, déplore Patrick Amico, adjoint au maire pour le logement. En effet, plus de 10% des logements dans ce quartier sont dédiés aux locations touristiques.

Les conséquences sur le marché immobilier et la vie locale

  • Dégradation de la qualité de vie : certains habitants du quartier, comme Nadine Chaix, regrettent l’évolution de leur environnement. Les commerces de proximité ont fermé pour laisser place aux “artistes entre guillemets” et aux touristes, tandis que les loyers ne cessent d’augmenter.
  • Impact sur le marché immobilier : selon Victor Collet, doctorant en science politique, Les locations touristiques ont multiplié par 3.5 depuis 2016, ce qui a créé une pénurie d’offres locatives longue durée. Les résidents sont donc contraints de quitter leur quartier pour trouver un logement à louer.
  • Crise du logement : dans une ville où 40 000 habitations sont considérées comme des taudis et autant de personnes attendent un logement social, cette situation n’est pas soutenable.

Comment réguler les locations touristiques ?

Face à ces problèmes, d’autres villes françaises, telles que Paris, Saint-Malo ou La Rochelle, ont mis en place des mesures pour encadrer les locations de vacances. Cependant, selon Patrick Amico, Marseille manque de moyens pour bloquer le système. Une loi du groupe Renaissance pourrait être examinée en décembre par le Parlement pour mieux réguler les locations touristiques.

Ceci étant dit, certains acteurs du secteur refusent de porter la responsabilité de la crise du logement à Marseille. Yannick Nobile, porte-parole du club des hôtes Airbnb de la ville, souligne que “la crise du logement existait bien avant nous”. Il déplore également les actes de vandalisme et la montée des tensions entre propriétaires et résidents.

Quel avenir pour Le Panier et Marseille ?

La question des locations touristiques dans le quartier du Panier doit être abordée avec nuance, car il est indéniable que ces locations attirent des visiteurs et génèrent une activité économique. Cependant, Il faut trouver un équilibre entre la préservation de l’attractivité touristique et le maintien de la qualité de vie des habitants.

Pour y parvenir, il sera nécessaire d’établir un dialogue constructif entre les différents acteurs concernés, afin d’envisager des solutions durables qui permettent à tous de cohabiter harmonieusement.