Combien gagne un pilote de ligne ?

Un pilote de ligne est la personne responsable pour le transport des passagers lors d’un vol commercial en avion. Il peut opérer sur différentes compagnies aériennes régulières. Celles-ci peuvent être des charters ou des low cost également. Il faut savoir qu’un pilote professionnel exerce son activité dans un cadre bien précis qui est délimité par ses qualifications.

Ne devient pas pilote de ligne qui veut, et il faut posséder les bonnes qualifications pour transporter des personnes. En effet, les qualifications sont différentes en fonction de ce qui est transporté : fret, missions humanitaires, personnes, lutte contre les incendies ou encore épandage sur les champs.

Que fait un pilote de ligne ?

Le pilote de ligne peut avoir deux fonctions distinctes à l’intérieur du cockpit. Il peut être commandant de bord ou copilote. Avant son vol, le pilote prépare son plan de vol en tenant compte des informations dont il dispose (météo, poids de l’appareil, conditions de vol, etc.). En effet, les impératifs de sécurité sont maximaux lorsqu’il s’agit de transporter des voyageurs.

Ainsi, avant le vol, il établit ce qu’on appelle communément un plan de vol en fonction de la météo, des spécificités climatiques, du trajet ou de divers risques potentiels. Tout cela relève de la routine, mais c’est très important pour le bon déroulement du vol. Par exemple, il faut prévoir plus de réserves de kérosène – le carburant – si les vents sont contraires. Car les moteurs de l’avion devront travailler plus pour atteindre la destination.

Ensuite, avec son copilote, il vérifie les instruments de navigation et entre les données dans l’ordinateur de l’appareil.

Durant le vol, il est le seul maître à bord et communique non stop avec le sol et les tours de contrôle pour donner les informations de vol dont il dispose. C’est à ce moment qu’il doit être très vigilant afin de palier à tout risque inopiné ou tout autre imprévu, comme une consommation de carburant trop importante.

Enfin vient l’atterrissage, et contrairement à ce que l’on pense, son travail n’est pas encore fini. Il doit remettre son appareil comme il l’a trouvé et doit donc veiller à ce que les hôtesses et stewards aient nettoyé l’avion et que tous les instruments sont en bon état. Enfin, il termine par un rapport de mission dans lequel il décrit le vol, les éventuels problèmes et les solutions apportées. En cas d’avarie, il doit également le signaler afin que des techniciens puissent réparer les pièces défectueuses.

Commandant de bord et copilote
Un pilote de ligne peut être commandant de bord ou copilote

Pilote de ligne, un métier sous haute surveillance

Au vu de tout ce qu’un pilote de ligne doit réaliser, il est essentiel pour lui de posséder une formation de base solide. Celle-ci doit lui prodiguer la capacité de parler anglais couramment afin de maintenir toutes les communications avec les différentes tours de contrôle. Il doit donc forcément être au grand minimum bilingue.

Ensuite, le pilote de ligne doit posséder un physique et un mental d’acier. On compare souvent les pilotes des grandes compagnies à des taximen qui font la navette entre deux destinations. Une monotonie qui risque de faire perdre de la concentration. En plus de cela, les horaires ne sont pas toujours faciles puisqu’il travaille de nuit (nuits blanches), subit des décalages horaires régulièrement et est soumis à une forte pression liée à la sécurité des passagers.

Pour qu’il reste au top de sa forme, le pilote doit donc passer des visites médicales régulières et des tests d’aptitudes professionnelles. Cela permet à son employeur de s’assurer de sa bonne santé et de sa réactivité face notamment à des situations d’urgence.

Quelle formation pour un pilote d’avion ?

Pour devenir pilote, il existe deux filières. La filière civile et la filière privée.

La filière civile est celle qui dépend de l’Etat. En France, c’est l’Ecole nationale de l’aviation civile (ENAC) qui en est responsable. On y entre qu’après un concours très sélectif. Et ces derniers sont au nombre de 3 :

  • Le concours EPS/S. C’est la voie la plus connue pour accéder à la formation. Elle s’adresse aux candidats n’ayant aucune connaissance ou compétence aéronautique à partir de bac +1. Toute personne titulaire des classes prépa, licences, BTS, DUT ou diplômes équivalents peut y accéder pour autant qu’elle ait entre 16 et 23 ans et qu’elle soit physiquement apte. La formation est gratuite et dure 24 mois. Elle couvre les aspects pratique et théorique. Mais les places sont chères… Seulement quelques dizaines par an.
  • La seconde voie est le concours EPL/U et s’adresse aux personnes qui possèdent déjà les connaissances théoriques.
  • Le concours EPL/P est quant à lui destiné aux personnes possédant les connaissances tant sur le plan pratique que sur le plan théorique.

Attention, on ne peut pas se présenter plus de 3 fois au concours, toutes filières confondues.

La filière privée est la seconde manière d’accéder à la profession. Il en existe une cinquantaine d’écoles et elles forment toutes des pilotes professionnels. Suivant le type de vol qui sera effectué, il faudra posséder différentes licences et qualifications.

Quelle que soit la formation, il faut s’attendre à ce qu’elle soit très coûteuse. Car elles impliquent un grand nombre d’heures de vol en entraînement pour pouvoir acquérir toutes les connaissances nécessaires. Et à chaque étape de la formation correspond un type d’exercice du métier : MCC, IFR, qualification QT, etc.

Enfin, il existe une voie qu’emprunte rarement les jeunes, mais qui permet également d’accéder au métier. C’est celle de l’armée de l’air. En effet, la branche aérienne de la Défense possède de nombreux avions. Et pas que des avions de chasse. La plus grande partie de la flotte aérienne de notre armée est constituée d’appareils relativement communs… Ce sont des avions de fret, des avions légers de reconnaissance, des avions de support. Il n’y a pas que des avions de chasse ! Et la plupart de ces avions sont des dérivés de modèles civils. Ainsi, l’armée assure la formation des pilotes et en fonction de leurs rangs : de carrière, officiers sous contrat et volontaires. Après 10 ans de service militaire, certains pilotes ont la possibilité de se reconvertir dans le civil. Cette durée de 10 ans permet à l’armée d’amortir l’investissement réalisé à la formation.

Mais avant d’accéder au titre de commandant de bord, un pilote doit d’abord passer des années comme copilote afin d’acquérir toute l’expérience nécessaire. Après seulement, il pourra devenir responsable de l’équipage en cabine.

Cockpit
On ne s’improvise pas pilote de ligne

Quel est le salaire du pilote ?

Les salaires des pilotes ne sont pas fixes. Ils varient n fonction des compagnies aériennes, du type d’avion sur lequel ils opèrent, de leur expérience et du type de mission qu’ils opèrent. A fortiori, un pilote de ligne qui transporte des passagers sera mieux payé qu’un transporteur de fret.

Pour avoir une bonne idée de ce que gagne un pilote français dans la compagnie française Air France (aujourd’hui Air France-KLM), voici deux chiffres. Le salaire moyen pour un copilote est de 13.000 €. Il est de 18.000 € en moyenne pour le commandant de bord. Mais ces chiffres cachent une grosse disparité des rémunérations parmi les pilotes de ligne.

En Europe de l’Ouest, la plupart des pilotes gagnent en moyenne 4.000 euros bruts par mois en début de carrière. Un copilote gagne légèrement moins. Cela peut grimper rapidement et un commandant avec quelques années d’expérience peut déjà toucher 7.000 € et jusqu’à 20.000 € en fin de carrière en cumulant les diverses primes.

L’évolutivité de la rémunération

L’évolution de la carrière est très importante et joue un rôle déterminant dans l’évolution du salaire.

Tout d’abord, il faut savoir qu’une grande compagnie paiera toujours beaucoup mieux ses pilotes qu’une compagnie charter ou low cost. C’est en partie dû au fait que ce sont souvent des compagnies aériennes européennes ou occidentales qui répondent aux statuts légaux de leur pays d’origine. Les pilotes sont donc mieux couverts. De plus, il y a une culture d’entreprise et des syndicats forts qui n’hésitent pas à renégocier les salaires par secteur d’activité : pilotes, personnel de cabine, personnel de piste. Cela assure une bonne protection de la rémunération et une rémunération à la hauteur des exigences.

Dans les compagnies low cost, les coûts, dont les salaires, sont souvent compressés. Et bien souvent, un pilote français est en concurrence avec un pilote indonésien ou chinois pour qui la formation et la rémunération sont forcément moins coûteux. L’atout du pilote tricolore, c’est que sa formation est de qualité et possède une réelle valeur ajoutée. De plus, les compagnies charters sont souvent établies dans des pays moins regardant ou avec une législation plus floue ou laxiste. C’est le cas de Ryanair qui utilise le droit irlandais pour éviter certaines cotisations sociales par exemple. Ainsi, les pilotes français ne cotisent pas en France, mais en Irlande. Ils n’ont donc pas droit aux mêmes allocations de soins de santé, de chômage ou de retraite qu’un pilote qui opère sur Air France.

Cela dit, un pilote de ligne peut se réorienter s’il n’a plus le cœur à voler. Et certains métiers au sol rémunèrent très bien l’expérience acquise sur le terrain. C’est le cas pour les métiers comme les conseillers techniques, les experts des compagnies aériennes ou des constructeurs. Il existe également de nombreuses sociétés d’assistance qui gravitent autour du monde de l’aéronautique.

Pilote de ligne chez un opérateur low cost

La compagnie aérienne la plus connue dans le low cost est sans nul doute Ryanair… Mais pour offrir des tarifs attractifs, il faut souvent compresser les coûts. Dont ceux de la masse salariale. C’est ainsi qu’on se retrouve avec des révélations fracassantes, comme celle d’une ancienne hôtesse de l’air de Ryanair. Ainsi, la rémunération de base d’un copilote de la firme irlandaise est de 28.691 euros par an. Un commandant de bord chez Ryanair gagnera aux environs de 85.000 euros par an. Mais ces salaires sont bien loin de ce que peut offrir une compagnie de standing comme Air France, KLM ou encore British Airways.

À titre de comparaison, un commandant de bord chez British Airways gagne 206.985 euros par an. C’est le mieux payé. À la Lufthansa, c’est 225.000 euros et chez KLM, 256.718 euros. Seul Air Asia fait moins bien avec 75.990 euros.

De plus, contrairement aux grandes compagnies, les pilotes ne possèdent pas nécessairement un CDI. Beaucoup de pilotes volent avec des CDD ou sont intérimaires. Voire, pire (?), sont des freelances. Il s’agit de pilotes qui sont payés à la course et donc en fonction du nombre de vols. De quoi remettre en question la sécurité à bord d’un appareil si le pilote est trop fatigué.

Quel coût pour la formation ?

La formation est bien souvent à charge du pilote. Et une licence de pilote de ligne revient facilement à 80.000 €. Une somme importante qu’un pilote doit avancer. Cela dit, certaines grosses compagnies recrutent très tôt afin de s’assurer d’un personnel loyal et bien formé. C’est le cas d’Air France qui recrute des bac +2 qu’elle forme ensuite pendant 18 mois. Cela revient à 1.075 heures de cours et à 175 heures de vol.

Avion de transport de personnes
Le salaire d’un pilote de ligne dépend de nombreux critères

Mais le métier de pilote de ligne ne s’arrête pas là

Chaque compagnie a ses propres règles, mais il faut souligner que les activités d’un pilote ne se limitent pas aux vols.

Une heure trente avant le départ, le pilote est déjà occupé à travailler sur son plan de vol et passe en revue l’itinéraire et la météo. C’est à ce moment-là qu’il calcule sa vitesse de décollage et ses besoins en carburant. Après l’atterrissage, il doit également établir un rapport.

Régulièrement, il est également soumis à des tests d’aptitude. A chaque visite, il risque de perdre sa licence s’il est considéré comme inapte à la fonction. Ce sont aussi bien des tests physiques et des analyses médicales qu’un check-up de ses connaissances. Il s’agit donc d’épreuves de vol avec un instructeur qui évalue son pilotage. Le pilote doit également passer des tests sur un simulateur pour le confronter à des situations compliquées.

Le pilote ne reçoit pas de compte-rendu, et le moniteur ne dispose pas des données après chaque examen. Néanmoins, un logiciel informatique poussé tourne en arrière-plan et relève chaque donnée. Si elles indiquent des anomalies récurrentes, la compagnie aérienne en sera prévenue et pourra révoquer le pilote.

Si le pilote est écarté pour une raison médicale (mauvaise vision, perte de mobilité, etc.), une assurance couvre la perte de sa licence et lui garantit son salaire. Au vu des rémunérations élevées qui sont versés aux pilotes, il est logique de croire que la police d’assurance coûte également très cher. Mais bien souvent, elle est prise (entièrement) en charge par la compagnie aérienne.